Ce que disent les autorités sanitaires


Les effets des ondes radio sur la santé ont fait l’objet de plusieurs milliers d’études scientifiques. Les résultats de ces études ont donné lieu à des avis de nombreux organismes internationaux et d’autorités sanitaires dans différents pays.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le Comité scientifique européen sur les risques sanitaires émergents (SCHEER), et la Commission internationale sur la protection contre les rayonnements non-ionisants (ICNIRP) concluent que l’exposition liée aux réseaux sans fil et à leurs usages n’engendre pas d’effets nocifs avérés pour la santé du public si cette exposition est en-dessous des limites indiquées par l’ICNIRP.

Celles-ci ont fait l’objet d’une réactualisation en mars 2020 ces recommandations actualisées ont été publiées dans la revue « Health Physics » et mises en ligne sur leur site internet (ouvre un nouvel onglet).

 En introduction de cette publication, l’ICNIRP explique avoir « entrepris une réévaluation des valeurs limites d’exposition aux radiofréquences (RF) dans la gamme (100 kHz – 300 GHz) en s’appuyant sur les données scientifiques les plus récentes »,les avoir « soumises à une consultation publique du 12 juillet au 9 octobre 2018 » et avoir « pris en compte plus de 120 contributions et 1000 commentaires individuels recueillis pendant cette période. »

En Europe, le SCHEER,  Comité Scientifique sur la Santé, l’Environnement et les Risques Emergents (SCHEER) a émis en avril 2023 un avis positif sur la nécessité d’une révision technique des annexes de la recommandation européenne 1999/519/CE (1) pour les limites ‘grand public’ et pour les limites ‘travailleurs’ de la directive 2013/35/UE, afin de prendre en compte la version actualisée de l’ICNIRP 2020. Cette dernière tient compte des progrès techniques réalisés depuis l’ICNIRP 1998, des évaluations plus précises de l’exposition humaine, des fréquences de plus en plus élevées et des puissances d’émission plus faible à proximité du corps humain.

Concernant la 5G, en France, l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a publié son rapport et son avis sur la 5G le 20 avril 2021  et dit “dans la continuité de ses travaux d’expertise sur radiofréquences et santé, et sur la base des données scientifiques disponibles à ce jour, l’Anses estime peu probable que le déploiement de la 5G dans la bande de fréquences 3,5 GHz présente de nouveaux risques pour la santé. Pour la bande de fréquences 26 GHz, les données ne sont, à l’heure actuelle, pas suffisantes pour conclure à l’existence ou non d’effets sanitaires. Les connaissances sur les liens entre expositions et effets sanitaires devant être renforcées, l’Anses souligne la nécessité de poursuivre les recherches et de suivre en particulier l’évolution de l’exposition des populations à mesure de l’évolution du parc d’antennes et de l’augmentation de l’utilisation des réseaux”


Les avis sanitaires sur les antennes

A ce jour, les experts internationaux n’ont pas identifié de risques sanitaires liés à une exposition aux champs électromagnétiques émis par les antennes relais, dès lors que les valeurs limites d’exposition du public sont respectées. Dans son aide[GAI1] -mémoire de mai 2006 « Champs électromagnétiques et santé publique: antennes relais et technologies sans fil » (n° 304), l’OMS rappelle que les niveaux d’exposition aux radiofréquences des antennes relais et des réseaux sans fil sont si bas qu’il n’y a aucun effet sur la santé humaine. Elle précise également qu’au vu des faibles fréquences et niveaux d’exposition, l’organisme absorbe cinq fois plus de signaux de la radio FM et de la télévision (qui émettent 24h/24 depuis plus de 60 ans sans qu’aucun danger pour la santé des riverains n’ait été constaté) que des antennes relais. L’OMS et les autorités sanitaires internationales indiquent donc qu’il n’y a pas de risque pour la santé à vivre près d’une antenne relais.

Aide-mémoire n°304 de l’OMS de mai 2006 Champs électromagnétiques et santé publique, stations de base et technologie sans fil :  
« Compte tenu des très faibles niveaux d’exposition et des résultats de recherche à ce jour, il n’existe aucun élément scientifique probant confirmant d’éventuels effets nocifs des stations de base et des réseaux sans fil pour la santé »


Les avis sanitaires sur la 5G

Les avis sanitaires sur les mobiles

Depuis une vingtaine d’années, les téléphones mobiles ont fait l’objet de plus de 1 000 études scientifiques. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et les groupes d’experts sanitaires ont analysé toutes ces études scientifiques. En mai 2011, le Centre International de Recherches sur le Cancer (CIRC) avait classé les champs électromagnétiques de radiofréquences dans la catégorie 2B « peut-être cancérogènes ». A cette catégorie 2B appartiennent également, par exemple, des substances comme l’aloe vera ou les légumes au vinaigre. Il indique par ce choix, que le lien entre ondes radio et cancer n’est ni « démontré » ni « probable » qui sont deux autres catégories de son système de classification.

Une monographie a été publiée par le CIRC en avril 2013 faisant un point complet sur le rapport entre les radiofréquences et la santé : dosimétrie, mécanismes d’actions thermiques et non thermiques, biologie et épidémiologie.

En juin 2011, tout en rappelant le classement du CIRC, l’OMS dans son aide-mémoire n°193 « Champs électromagnétiques et santé publique : téléphones portables » a conclu : « à ce jour, il n’a jamais été établi que le téléphone portable puisse être à l’origine d’un effet nocif pour la santé ». Ce constat vaut pour tous les téléphones mobiles et sans fil, qu’ils soient GSM (2G), UMTS (3G), LTE (4G), 5G, DECT et WI-FI.

L’OMS et les groupes d’experts sanitaires accompagnent cette conclusion de recommandations très simples à mettre en œuvre pour limiter l’exposition aux ondes radio, comme par exemple téléphoner avec un kit oreillette ou dans des zones où la réception est de bonne qualité (voir notre rubrique « les bonnes pratiques »).

Plus récemment le rapport bi-annuel du CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) 2022-2023 publié début 2024 confirme que les radiofréquences sont une priorité de recherche et cite « Une mise à jour de l’étude UK Million Women a également montré qu’il n’y avait pas de risques accrus de tumeurs cérébrales chez les utilisatrices à long terme et quotidiennes, même dans les zones du cerveau les plus exposées. »

Les avis sanitaires sur le wifi

L’OMS et les derniers avis sanitaires (CanadaRoyaume-Uni, Suède, Australie, Nouvelle-Zélande) indiquent que les équipements wifi ne présentent pas de risques pour la santé au vu de leur très faible puissance d’émission (de 0,1 à 1 watt).

A propos de l’hyper-sensibilité électromagnétique

L’hypersensibilité électromagnétique (HSEM) a fait l’objet  au plan international de recherches scientifiques depuis de nombreuses années. En 2005, l’OMS en a conclu dans son aide mémoire n°296 « Champs électromagnétiques et santé publique: hypersensibilité électromagnétique » : « Il n’existe ni critères diagnostiques clairs pour ce problème sanitaire, ni base scientifique permettant de relier les symptômes de la HSEM à une exposition aux champs électromagnétiques ». Les conclusions de cet aide-mémoire ont été depuis confirmées par différentes agences sanitaires en France et dans le monde. 

En France en mars 2018, l’ANSES mentionne dans son avis:

  1.  « il n’existe pas, à ce jour, de critères de diagnostic de l’EHS validés, et il résulte de l’expertise que la seule possibilité pour définir l’EHS repose sur l’auto-déclaration des personnes. »
  2. « les connaissances scientifiques actuelles ne mettent pas en évidence de lien de cause à effet entre les symptômes dont souffrent les personnes se déclarant EHS et leur exposition aux ondes électromagnétiques. »
  3. « … Néanmoins, les symptômes, qui peuvent avoir un retentissement important sur la qualité de vie de ces personnes, nécessitent et justifient une prise en charge adaptée par les acteurs des domaines sanitaire et social. »
    L’ANSES insiste et conclut : « … Au final, aucune preuve expérimentale solide ne permet actuellement d’établir un lien de causalité entre l’exposition aux champs électromagnétiques et les symptômes décrits par les personnes se déclarant EHS. »

Également en France la Société Française de Santé au travail (SFST) a publié début 2024 un guide, à destination des médecins pratiquants et médecins du travail, intitulé  « Personnes se déclarant électro hyper sensibles – repères pour la pratique médicale » :  https://www.societefrancaisedesanteautravail.fr/_docs/actus/68/Fichier-68-1-083852.pdf

pour aller plus loin :